Marie Luce Greven
Hypnothérapeute à Lille

COVID19, stress, traumatisme et stress post-traumatique


Afin de faciliter la compréhension du sujet et un dessin valant mieux que toutes explications, je vous propose « en suivant les pas de Freud une représentation de l’appareil psychique, qui comme tel n’est pas représentable à l’inverse du corps qui en est le support. » Métaphoriquement parlant c’est un contenu protégé par une enveloppe physique. Un volume entouré par une peau protectrice, volume à l’intérieur duquel circule sur un réseau de petite quantité d’énergie (ce que Freud définissait comme notre appareil à penser). Les petites quantités d’énergies qui circulent et qui assurent le fonctionnement de notre « appareil à penser » doivent être à l’abri de l’arrivée massive d’une grande quantité d’énergies qui viendrait dérégler le fonctionnement de l’appareil psychique.  

Lorsqu’il est soumis à un stress, généré par une menace externe, le « volume » se déforme mais « rien » ne pénètre à l’intérieur, la manifestation visible est une angoisse. Et lorsque la « pression » se relâche, « l’appareil psychique » revient à son état initial et continue à fonctionner comme avant.

Dans le cas du traumatisme il en est autrement, car il y a bel et bien une effraction caractérisée. Bien évidemment ce n’est pas l’évènement traumatique qui va pénétrer « le volume » mais son image. Elle va s’incruster au milieu des représentations et dont sa charge énergétique est si importante que telle une tornade elle va bouleverser le fonctionnement psychique. L’effraction traumatique s’accompagne d’effroi et de la disparition de toutes activités psychiques. L’image incrustée est installée pour quelques temps voire pour la vie.

La réalité n’est pas aussi tranchée et elle est plus complexe, car les évènements traumatisants sont souvent aussi des évènements stressants et c’est souvent de l’angoisse qui se manifeste en premier.

Le stress post traumatique est la résultante, la conséquence des deux cas précédents. L’image traumatique une fois incrustée fait en premier lieu l’objet d’un rejet, d’un déni et ce n’est que (bien) plus tard, des jours des mois ou des années que cette image réapparaitra à la conscience, remontera en surface. Dans l’intervalle, avec des récurrences variables elles produiront des angoisses, du stress et de l’effroi.

COVID 19 et le confinement

Aux vues du déroulé de l’épidémie de COVID19, de nombreux médecins mettent déjà en avant les effets induits que le virus et les craintes qu’il engendre auront sur les populations tout autant que l’état de confinement généralisé. Il est important d’anticiper au plus tôt les répercussions psychologiques inévitables que cela engendrera et de les prendre en charge.

Les Dr G. Abgrall, F. Deloche-Gaudez, Dr E. Neff, S. Akhounak, CUMP de Paris (Cellule d’Urgence Médico-Psychologique) du SAMU de Paris ont proposé une prise en charge médico-psychologique tirées d’une synthèse des premiers articles sur l’impact de l’épidémie COVID-19 et du confinement.

Des premières analyses, il ressort que les principaux facteurs de stress lors d’une épidémie et d’un confinement sont:

  • La peur d’être contaminé, de mourir et de contaminer les autres, paradoxalement, le confinement peut renforcer la crainte de se contaminer au sein d’un groupe confiné.
  • L’isolement social : le sentiment de solitude, de tensions intra-familiales, de difficultés à travailler, d’ennui, de perte des routines.
  • La durée du confinement : une durée supérieure à 10 jours et une prolongation au-delà de la durée initialement annoncée majorent l’impact psychologique du confinement (craintes de pertes financières).
  • Les effets délétères et anxiogènes d’informations approximatives et parfois contradictoires.

 

Il est déjà possible de décrire une liste non exhaustive de l’ensemble des symptômes auxquels il faudra/faut faire face :​​​​​​​

  • Angoisses diverses, troubles du sommeil, perte d’appétit, fatigue, irritabilité, colère, difficultés d’attention, morosité, dépression.
  • Dès la fin du confinement, lorsque la vie aura repris un cours un peu plus « normal » des symptômes comparables à des symptômes de « stress post-traumatique ». Les effets psychologiques d’un confinement sont durables (certains parlent d’impact en termes de mois, voire d’années) y compris pour les enfants.
  • Une primo analyse réalisée en Chine, montre que les groupes les plus à risque sont les femmes, les 18-30 ans et les plus de 60 ans. Il ne faut toute fois pas en exclure les enfants.
  • L’ensemble du personnel « soignant » (comprendre ici tous les personnels qui contribuent, médical, para médical…) ne « dérogera » pas à la règle « générale », étant pleinement conscient de leur exposition.​​​​​​​

Marie Luce Greven  Hypnothérapeute  Sophrologue  Lille


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